KARMA BAZAR

Il est des rencontres significatives dans une vie d’artiste. Celle de la vocaliste clown Leïla Martial et du pianiste voyageur Elie Dufour est de celles qui savent ouvrir un nouveau champ des possibles artistiques. Attirés l’un par l’autre comme deux aimants sur beaucoup d’aspects de la vie, les deux musicien.nes répondent à un besoin urgent de créer ensemble.

Les premières expérimentations commencent à l’automne 2024 de façon spontanée et dans des lieux non dédiés. Ils jettent leur dévolu sur un instrument méconnu « l’organetto » petit orgue portatif médiéval qui trouve un écho dans le jeu de souffle/bouteilles de Leïla. « Un duo dans le vent » 

Il y a une dimension désuette et breloque dans le choix des instruments, accentuée par l’attirail de Leïla : boîtes à musique, flûte à coulisse, fioles, jouets détournés… ( *Ce projet se déclinera en 2 formes : Une forme électro-acoustique en salle, une autre acoustique et nomade). 

Le piano à queue, malgré son noble contraste, n’est pas épargné par le détournement : Elie s’est associé à un ingénieur pour construire un étouffoir (fixé sur une barre en carbone) lui permettant de muter une partie des cordes et en accentuer le coté percussif. 

Les pédales d’effet viennent compléter le set de chacun des musicien.nes qui n’hésitent pas à traiter les matières brutes pour ouvrir un nouvel espace sonore, donner l’illusion d’un orchestre, d’une cathédrale ou d’une forêt ariégeoise. Le caractère électro-acoustique est assumé, tant au niveau esthétique qu’au niveau technique. 

Il ne sera pas improbable d’entendre l’organetto repris dans un circuit d’effets et rejoint par les puissantes basses d’un Moog, le tout surplombé d’un thème alambiqué voix et piano inspiré de trois pays différents dont le troisième n’existe pas.

Au-delà de leur appétence commune pour l’innovation, les deux improvisateur.ices issu.es de la scène jazz ont cette passion des cultures nomades, des musiques venues d’Orient, d’Afrique; Ils sautent d’un continent à un autre, d’une époque à une autre, d’un seul battement d’oscillateur.

Le duo n’envisage pas un spectacle au sens strict mais plutôt un concert augmenté. L’espace au plateau sera sublimé par la lumière et quelques supports d’instruments fabriqués sur mesure. Le duo s’associera à un ingénieur du son. Des résidences de travail sont prévues jusqu’en décembre 2025 et la création verra le jour au Métronum (Toulouse) le 18 décembre.